Publié le 30 Août 2023
Le marché de la location de saisonnière a le vent en poupe. Le nombre de meublés de tourisme ne cesse d’augmenter et la France représente le 2e marché le plus important après les États-Unis. À la fin du premier trimestre 2023, le nombre d’annonces disponibles a augmenté de 16 %.
De plus en plus de propriétaires se tournent donc vers la location de meublé touristique et cela pour plusieurs raisons. En premier plan, la rentabilité : À Paris, le prix moyen de location au mètre carré est de 30 €. Pour un appartement de 40 m², cela peut donc représenter 1200 € par mois. Le prix moyen à la nuit d’une réservation effectuée sur Airbnb à Paris est de 110 €. Avec un taux d’occupation moyen compris entre 30 et 50 %, le revenu locatif engendré par la location saisonnière est de 957 à 1595 €. Et il ne s’agit là que de moyennes. Dans certains quartiers ou dans certains biens haut de gamme, les tarifs peuvent s’envoler. Il en va de même pour certaines périodes de l’année. La location touristique présente en outre bien moins d’inconvénients en termes de dégradation qu’une location classique. Avec un turnover beaucoup plus fréquent et la peur de voir s’envoler leur caution, les locataires saisonniers sont plus enclins à prendre soin du bien qui leur est confié. La remise en état, si elle est nécessaire, est généralement couverte par les plateformes de location et mise en œuvre après quelques formalités rapides, contre parfois des années de procédures dans le locatif traditionnel.
La tenue prochaine des Jeux olympiques à Paris a d’ores et déjà des conséquences sur le prix de location de ces meublés touristiques. Pour les propriétaires qui avaient déjà ouvert leur calendrier de réservation, les plannings sont bouclés. Pour les autres, ils ne devraient rencontrer aucun problème quant au taux d’occupation pendant la tenue de ces JO ni quant aux revenus qu’ils pourront tirer de ces locations.
Ainsi, près de 20 % des Franciliens envisagent d’héberger les touristes pendant cette période. Ce sont en effet pas moins de 15,9 millions de visiteurs qui sont attendus dans la capitale et sa région à l’été 2024. La demande d’hébergement va donc être particulièrement importante et ne pourra pas être absorbée par les seuls hôtels de Paris et sa couronne. Les organisateurs n’ont donc pas besoin de recourir à la construction de nouveaux hôtels pour absorber l’important flux de visiteurs, d’autant plus que rien ne garantit que ces hôtels, s’ils avaient été construits, aient été pérennes une fois l’événement terminé.
L’office de tourisme de Paris estime que près de 130 000 logements nouveaux vont être proposés à la location touristique en région parisienne au moment des Jeux olympiques.
Mais qu’en sera-t-il une fois l’événement terminé ? Les propriétaires de ces biens pourraient bien être séduits par cette aubaine et continuer l’aventure de la location touristique en ne remettant pas leurs biens sur le marché locatif traditionnel. Pourtant, le phénomène inquiète déjà et de nombreuses communes en font déjà les frais. À Biarritz, Marseille ou Saint-Malo, le développement de la location saisonnière appauvrit le marché locatif déjà particulièrement tendu. Paris n’échappe pas à la règle et les Jeux olympiques pourraient bien avoir un impact négatif supplémentaire sur la pénurie de location et sur le prix de vente des biens immobiliers en général. En effet, avec un rendement plus important en location saisonnière qu’en location classique, le prix du bien immobilier augmente de façon logique.
Même si, selon Airbnb, « La France possède le cadre réglementaire le plus développé d’Europe » en matière de location saisonnière, les autorités vont devoir continuer leurs efforts en matière de restriction sur les locations saisonnières.