Publié le 18 Octobre 2023

Accéder à un logement abordable est devenu, au cours des dernières années, un défi récurrent pour de nombreux étudiants. La montée en puissance des locations de type Airbnb a exacerbé cette situation qui était déjà préoccupante dans de nombreuses villes étudiantes, mais le phénomène touche aujourd’hui les zones périphériques des cités estudiantines.

La location saisonnière a le vent en poupe. En cause ? Une fiscalité avantageuse, un investissement plus rentable que la location classique, des contraintes moins importantes en termes d’autorisation de location, entre autres pour les passoires thermiques.

Pour les étudiants, en revanche, cette apparition en masse des locations de courte durée a fait fondre le nombre de logements, faisant mécaniquement augmenter le prix des biens restants. Les biens saisonniers sont souvent situés en centre-ville ou dans des zones faciles d’accès en transports en communs, ce qui provoque bien souvent l’éviction des étudiants des centres-ville, les forçant à rechercher des biens hors de la ville.

Par ailleurs, ces locations saisonnières sont soumises à une fluctuation importante en termes de disponibilité. Il n’est pas rare que ces biens soient disponibles pour les étudiants entre les mois d’octobre et de mai, voire juin, mais que les étudiants doivent les quitter pour la période estivale. Pendant cette dernière, en effet, notamment dans les régions touristiques, les propriétaires peuvent réaliser de substantielles plus-values, les biens étant souvent loués à la semaine au prix mensuel demandé aux étudiants. De plus, même hors période estivale, les locations saisonnières sont plus chères que les locations étudiantes ou les locations classiques, ce qui les rend moins facilement accessibles aux étudiants.

Les propriétaires sont également de moins en moins enclins à louer des résidences « partagées ». La colocation d’étudiants séduit de moins en moins à cause des risques de dégradation qu’elle représente.

Certaines villes tentent de faire face au phénomène et cherchent à réguler la présence des locations de courte durée en exigeant qu’un propriétaire de bien loué en courte durée propose un bien similaire en location classique. Mais dans certaines régions, il va falloir poursuivre les efforts et prendre des mesures plus significatives pour endiguer le phénomène.

Il pourrait s’agir de règlementations plus strictes pour encadrer les locations de courte durée, des incitations financières ou fiscales pour les propriétaires qui favorisent le logement étudiant ou un investissement plus poussé du gouvernement dans la construction de nouvelles résidences étudiantes. Mais il ne faut pas non plus oublier ceux qui vivent dans des zones tendues qui sont, tout comme les étudiants des villes universitaires, confrontés à la pénurie de biens en location.