Publié le 25 Septembre 2023
Vous avez fait le souhait d’acheter un bien immobilier, mais vous ne parvenez pas à obtenir un crédit ? Vous n’êtes pas le seul. Près de 50 % des demandes de prêt déposées en France au 1er semestre 2023 n’ont pas été financées. En cause ? Un endettement excessif basé sur les critères applicables depuis deux ans. Mais pas seulement.
Les taux de crédits immobiliers sont en augmentation constante et le nombre de prêts validés est en baisse. Les banques sont de plus en plus réticentes pour financer les acquisitions de biens immobiliers. L’Observatoire Crédit Logement note une baisse de 51,5 % du montant moyen de crédit accordé entre mai et juillet 2023, et 50,5 % de prêts accordés en moins sur la même période en 2022. Pourtant, dans certaines grandes villes, les prix des biens commencent à baisser, et les professionnels du secteur sont pour le moment réticents à parler de « crise ».
Le taux moyen des prêts immobiliers pour le mois de juillet 2023 est de 3,61 % (moyenne calculée sur le taux moyen des crédits de 15, 20 et 25 ans), alors qu’il était de 3,45 % en juin 2023 et de 2,35 % en décembre 2022. Une hausse des taux qui a donc une incidence directe sur la capacité d’emprunt qui a diminué de 27,5 % entre décembre 2021 et juillet 2023. Un ménage aurait ainsi pu emprunter 100 000 € fin 2021. En juillet 2023, à conditions identiques (hors taux de crédit), sa capacité d’emprunt n’est plus que de 72 500 €. Depuis le début de l’année 2023, les prix de l’immobilier ont reculé de 1 % en moyenne. Les ménages qui souhaitent acheter doivent donc se tourner vers d’autres types de bien, alors que dans le même temps, la durée moyenne d’un prêt est de 250 mois, soit 20,8 ans.
Les conditions d’obtention des crédits sont durcies. La hausse du coût de la vie, la crise sanitaire sont des facteurs qui ont obligé bon nombre de ménages modestes à piocher dans leur épargne pour boucler les fins de mois. Certains de ces ménages ont ainsi vu fondre leur épargne comme neige au soleil. Si cette situation se stabilise un peu, leur capacité d’épargne a diminué et la tendance est à l’épargne de sécurité, plutôt qu’à l’épargne d’investissement.
Si le nouveau premier ministre délégué au Logement, Patrice Vergriete, affirme que le gouvernement souhaite sérieusement se pencher sur la question, il indique toutefois que l’accent sera, dans un premier temps, mis sur la transition énergétique. En effet, avec l’interdiction de location des passoires énergétiques mise en application progressive, un grand nombre de biens énergivores vont se retrouver sur le marché, et ne trouveront pas preneur. Mais alors, existe-t-il des alternatives ? Le gouvernement peut-il proposer des solutions dérogatoires pour limiter le nombre de passoires exclues du parc locatif ? Vaste chantier…